II se trouvait assez dépaysé. Il montrait surtout des vues de la Provence, qui par leur caractère particulier, différent des paysages que la majorité des peintres paysagistes tiraient des environs de Paris, n’étaient pas faits pour lui ouvrir facilement les voies et lui permettre de gagner des adhérents.
Nous allâmes plusieurs fois ensemble chez Philippe Burty, qui était alors un critique influent et répandu. Nous fréquentâmes aussi le Café Guerbois, où il entra en relations avec Pissarro. Guigou n’avait rien de l’exubérance, que l’on prête volontiers aux Méridionaux et particulièrement aux Provençaux. Il était de tenue modeste, sobre de paroles, mesuré dans l’expression de ses idées, mais de bon jugement.
Ayant pu apprécier ses œuvres, je fus amené à en parler dans un Salon que j’écrivis pour l Electeur libre, en 1870. On m’excusera de reproduire ce que j’en disais alors : « Paul « Guigou a débuté
« en peignant des paysages qui, par la crudité « des tons et l’absence des règles convention« nelles, ont d’abord effrayé le public. Depuis, « il s’est heureusement dépouillé d’une partie de « la rudesse archaïque, et de la crudité exagérée tie « ses débuts, et il est parvenu à donner des « paysages, où la sincérité des tons et l’accentua
«tion du coloris « conservées se trou« vent fondues dans « un ensemble har« monieux. Tel est « surtout, au Salon « de cette année, le « tableau : les Bords «de la Durance, « Guigou excelle à « prolonger une pers« pective, et à dispo« ser les plans, dans « un lointain habile« ment ménagé. Pei« gnant de préférence « le paysage de Pro« vence, nu et désolé. « il sait racheter l’ari« dité des sites par « l accent de sincérité « avec lequel il rend « la coloration des « eaux, des rochers, « des montagnes, et « par la vive lumière « qu’il projette sur
« les campagnes. LaLE VIEUX PONT
LA DURANCE A CADENAY
App. à M. Andréas.
Nous allâmes plusieurs fois ensemble chez Philippe Burty, qui était alors un critique influent et répandu. Nous fréquentâmes aussi le Café Guerbois, où il entra en relations avec Pissarro. Guigou n’avait rien de l’exubérance, que l’on prête volontiers aux Méridionaux et particulièrement aux Provençaux. Il était de tenue modeste, sobre de paroles, mesuré dans l’expression de ses idées, mais de bon jugement.
Ayant pu apprécier ses œuvres, je fus amené à en parler dans un Salon que j’écrivis pour l Electeur libre, en 1870. On m’excusera de reproduire ce que j’en disais alors : « Paul « Guigou a débuté
« en peignant des paysages qui, par la crudité « des tons et l’absence des règles convention« nelles, ont d’abord effrayé le public. Depuis, « il s’est heureusement dépouillé d’une partie de « la rudesse archaïque, et de la crudité exagérée tie « ses débuts, et il est parvenu à donner des « paysages, où la sincérité des tons et l’accentua
«tion du coloris « conservées se trou« vent fondues dans « un ensemble har« monieux. Tel est « surtout, au Salon « de cette année, le « tableau : les Bords «de la Durance, « Guigou excelle à « prolonger une pers« pective, et à dispo« ser les plans, dans « un lointain habile« ment ménagé. Pei« gnant de préférence « le paysage de Pro« vence, nu et désolé. « il sait racheter l’ari« dité des sites par « l accent de sincérité « avec lequel il rend « la coloration des « eaux, des rochers, « des montagnes, et « par la vive lumière « qu’il projette sur
« les campagnes. LaLE VIEUX PONT
LA DURANCE A CADENAY
App. à M. Andréas.