Echos de la Mode Naturellement les extrêmes se touchent, l’humanité ne
serait pas heureuse si elle ne trouvait le moyen de faire se suivre de près les opposés les plus absolus. C’est, dira-t-on, le procédé certain pour obtenir de la variété dans l’existence et, en vertu de ce principe, nous ne gardons pas longtemps les mêmes idées ni les mêmes modes.
La demi-saison prolongée nous le montre une fois de plus sous forme de vêtements tellement différents les uns des autres que l’on se demande comment ces divers genres peuvent plaire et surtout aller aux mêmes personnes.
Voici les jaquettes, si courtes, Seigneur ! qu’elles ne dépassent guère les hanches et ont un petit air veste de garçon de café du plus réchauffant effet; puis, à côté s’étalent les manteaux atteignant au bas de la jupe, croisant sur une vaste ampleur, ayant collet et revers gigantesques, larges manches à hauts parements, donnant tout de suite l’impression que le baromètre descend et qu’il va pleuvoir des engelures.
Eh bien, ces deux modèles créés, on peut le croire, pour deux types de femme absolument dissemblables : l’un petit et rondelet, l’autre long et mince, habillent toute l’espèce sans aucun scrupule, nous donnant ainsi un spectacle quelquefois assez drôle... Une grande maigre en spencer a l’aspect d’un poteau télégraphique et une courte boulotte fait penser à une guérite ambulante.
Quant aux chapeaux, ils tiennent de plus en plus du style Pierrot quand ils ont des bords et du style « pain de sucre » quand ils n’en ont pas. Dans l’un et l’autre cas, enfoncés jusqu’aux oreilles, ils laissent à peine passer un bourrelet de cheveux qu’on dirait emmêlés à plaisir. C’est le goût du jour, paraître mal peignée, avec une négligence qui sème des mèches douteuses par ci, par là.
Toujours des encolures basses, ce qui amènera sans doute la mode d’avoir mal aux dents. Il ne faut jurer de- rien, ce sera peut-être le dernier cri d’ici huit jours, mais en attendant il vaut mieux se prémunir contre cet excès de snobisme en soignant nos quenottes, en les rendant plus solides tout en étant plus blanches. Pour cela, rien ne vaut les produits dentifrices des Bénédictins du Mont-Majella, en particulier l’Elixir et la Pâte; la Poudre d’ailleurs est aussi très bonne. Ils valent : l’Elixir, 3 fr.; la Pâte, 2 fr.; la Poudre, 1 fr. 75 et 50 cent, en sus franco, chez M. l’Administrateur Senet, 35, rue du Quatre-Septembre.
Comtesse Régine.
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